
Je me souviens d’une discussion avec mon regretté oncle, Jacques Raffin, me racontant son expérience des premiers vols transatlantiques dans les années 50. A l’heure du repas, une table était installée et les couverts en argent sortis.
50 ans après le constat est rude, surtout depuis mon vol Washington-Portland avec la compagnie United.
L’aventure commence dès l’enregistrement, où il faut s’enregistrer soi-même. Pas évident, surtout que des tas de questions pièges vous sont posées, en espérant vous soutirer de l’argent. Par exemple, pour une poignée de dollars, on peut couper la file d’attente de la sécurité. Il faut bien sûr toujours enlever sa ceinture et ses chaussures, mais on peut le faire plus vite et en passant devant tout le monde. Enfin je suis content, car j’ai réussi à obtenir auprès de cette machine sans âme, un siège côté couloir (je n’aime pas être coincé sur l’aile, ou pire au milieu de 2 malabars).
Cependant aucun moyen d’échapper aux vingt dollars de taxes, car le passager indélicat que je suis à osé enregistrer un bagage. En plus pour un séjour de 3 nuits en Oregon, vous imaginez bien que je n’ai pas une valise dépassant les 15 kilos.
Aucune hôtesse bien sûr ne vous souhaite la bienvenue quand vous montez à bord, car trop occupées à discuter entres elles.
Je m’installe donc seul sur mon siège préféré, en espérant, un instant, ne pas avoir de voisins pendant ce vol de presque 6 heures. En effet alors que tous les sièges sont occupés, ceux de mes voisins sont vides à quelques minutes du départ.
J’accorde une grande importance aux voisins dans des espaces confinés comme les avions. Je n’aime pas ceux qui reniflent sans discontinuer, ceux qui ronflent, ceux qui essayent de vous voler votre accoudoir, ceux qui sentent la sueur, les stressés, les chieurs, les (trop) bavards, les gosses mal élevés, les taciturnes…bref la liste pourrait être longue.
Je guette donc avec anxiété et espoir les passagers qui se présentent dans le couloir. Se présente une personne obèse, je me dis alors que si c’est mon voisin, j’ai définitivement perdu la bataille de l’accoudoir. Je suis soulagé quand je le vois s’arrêter avant. Deux filles superbes arrivent...espoir vite déçu. Finalement, j’aurai droit au père de famille qui voyage avec sa femme et sa fille. Il me dit que sa fille a peur en avion, et me demande si cela m’embête de changer de place. Gentil comme je suis j’accepte, surtout qu’il me le demande très poliment. Me voilà donc coincé entre deux malabars. Cependant l’un d’eux est sympa, j’apprends qu’il revient d’un mois en Somalie ou sa femme est restée, car lui travaille à Portland. 2 jours de voyage, plusieurs escales..il n’avait pas vu sa femme depuis 2 ans. Il espère lui obtenir un visa l’an prochain. Bref il y a toujours pire que son propre cas.
Arrive l’heure du repas et de la boisson, évidemment tout est payant. La canette de bière est à 6 dollars, par exemple. Je demande à l’hôtesse ce qu’elle propose pour manger, elle me dit qu’il y a le choix entre 25 articles et qu’elle n’a pas le temps de me les citer et que j’aurais du regarder avant, à la dernière page du catalogue. Elle me rit au nez quand je lui demande, s’il y a un plat à base de poisson. Fish ???pfff !! Ambiance. Du coup je ne mange rien..
Deux heures plus tard, je la croise alors que j’attends pour les toilettes (il doit y avoir 2 toilettes seulement pour 200 personnes). J’imagine en riant tout seul, qu’elle me toise du regard. Fish?? pfff ! Non, cette fois-ci sa victime est un père de famille.. N’ayant rien d’autre de mieux à faire, j’écoute sans gêne la conversation. Elle lui reproche de lui avoir mis la main aux fesses pendant le service. Je vous jure, c’est vrai ! Le pauvre homme est interloqué, et je suis sûr qu’il dit vrai. L’hôtesse en question est, il faut bien le dire, plutôt moche, et a sans doute plus d’heures de vol que le vieux Boeing qui m’amène à Portland. Quand je sors des toilettes, elle raconte l’histoire à ses collègues qui semblent blasées. Elle a déjà du leur raconter, qu’un type a osé lui demander du poisson..Pff !
Le reste du voyage se déroule sans encombre car je dors…
Evidemment pas d’hôtesses pour dire au-revoir, c’est mieux ainsi. Elle serait capable, la guenon, de me saluer de son rire gras : « Good bye Mister Fish »
En tout cas, quand United décidera de faire payer les toilettes dans les avions, elle fera une excellente dame Pipi !
PS: Si je retrouve cette hôtesse au retour, c'est promis je lui tape sur les fesses avec un clin d'oeil complice et lui demande, "Elle est comment votre Langouste aujourd'hui"?
Et bien, cela a bien changé depuis 1994...les hotesses ont vieilli en fait !
RépondreSupprimerFinalement, on a pas le droit de se plaindre d'Air France.
Rattrape toi avec la dinde de Joy (euh je veux dire la dinde et non Joy....) pour ta soirée Thanksgiving.