
Non Je n’ai pas pris l’accent Cht’i pendant le week-end. Je parle de ceux qui vivent en Pennsylvanie et qui ont refusé la vie moderne par conception religieuse.
Me voilà donc parti en train puis en bus à leur rencontre. J’ai toujours été intrigué par leur choix de vie, j’ai donc été très content de les côtoyer pendant une journée, même si l’échange est difficile.
Le seul contact qui existe c’est en achetant leurs produits (produits de la ferme transformés ou non, et bien les fameux Patchwork –Quilts- Amish).
Leur histoire rapidement…
Parce qu’ils n’acceptaient pas le baptême des enfants et qu’ils refusaient la hiérarchie de l’Eglise et l’autorité spirituelle de l’Etat, les Anabaptistes (du grec “ baptisé à nouveau ”) furent violemment persécutés dès 1525, à Zurich puis dans le canton de Berne (et ailleurs en Europe).
Pour fuir les persécutions, ils se refugient notamment en Alsace. En 1693 eut lieu un schiste dans la communauté Anabaptiste. Ceux qui suivirent un jeune évêque nommé Amman, qui prônait l’uniformité et l’extrême simplicité des vêtements afin d’accentuer l’identité du groupe et non pas celle de l’individu, furent connus sous le nom d’Amish.
En 1712, Louis XIV décidait d’expulser les Amish et les Mennonites du territoire français, vu qu’ils n’appartenaient à aucune des trois religions mentionnées dans le traité de paix signé à Westphalie (1648) à la fin de la guerre de Trente ans.
C’est pourquoi un nombre relativement important d’Amish et de Mennonites émigra en Pennsylvanie où William Penn accueillait tous les persécutés religieux d’Europe.
Ils y sont toujours et se sont depuis installés dans d’autres Etats Américains, comme l’Ohio, L’Indiana et aussi au Canada.
Ce qui est intéressant aussi dans leur mode de vie, c’est qu’ils donnent la possibilité à un jeune de 16-17 ans, avant le baptême, de quitter le foyer et de vivre une vie moderne pendant un an voire plus. Si le jeune décide de quitter la communauté avant le baptême, il pourra revenir voir sa famille. En revanche, en cas de défection après le baptême, il sera rejeté par sa famille et ne pourra plus jamais les revoir.
Seule une minorité d’enfants (10%) quittent leur vie Amish. Il faut dire que cela ne doit pas être évident pour eux d’être lâchés après une enfance hors du temps. Pas sûr du coup que ce soit un véritable choix. Chez les Mennonites, branche identique aux Amish mais qui sont beaucoup moins strictes et qui ont adoptés une vie moderne, le taux d’échec est beaucoup plus important.
A noter aussi que les mariages Amish n’ont lieu qu’en Novembre le Mardi ou le Jeudi. Période à laquelle la ferme demande moins d’entretien.
J’espère ne pas vous ennuyer avec toutes mes photos. Les Amish ne veulent pas qu’on les prenne en photo. Les photos que vous verrez d’eux sont des photos de loin.
Vous verrez notamment un vélo Amish. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment un vélo, mais plutôt un engin Amish-min (*) entre la bicyclette et la trottinette.
Les photos, les photos, les photos! ICI
(*) Ceux qui prononcent Amish-mine sont passés à côté du jeu de mots du siècle !